Biodiver-cités – une action pour ma commune
…ou essais pour sensibiliser les élèves à la biodiversité qui les entoure.
Voici le récit d’une expérience menée avec des classes d’Occitanie durant l’année scolaire 2019-2020. Il s’agit de relater un projet à mesure qu’il se déroule et d’en identifier les écueils et les réussites pour le reconduire plus efficacement par la suite.
Ce récit sera décliné en 6 épisodes : 1. sa genèse, 2. la sélection des projets et la formation des enseignants, 3. les montages des projets, 4. leurs réalisations en classe, 5. la restitution au Muséum et 6. les conclusions.
Épisode 1 : Genèse
Dans le cadre du Plan Biodiversité, le Muséum de Toulouse et la mission Éducation au développement durable (EDD) du rectorat de Toulouse ont décidé de lancer un appel à projets en septembre 2019 vers les écoles élémentaires et les collèges de la région Occitanie. Ce dispositif vise à inciter les classes à se mobiliser dans leur environnement proche pour découvrir, protéger, mettre en valeur la biodiversité de leur commune, autant que possible en partenariat avec les collectivités territoriales.
Enseigner la préservation de la biodiversité. Par quel bout prendre le problème ? Les milieux de vie ? Les diverses espèces qui les peuplent ? Les relations entre les uns et les autres ? A quelle(s) échelle(s) ? Autant d’éléments constitutifs de la notion de biodiversité, mais dont la combinaison engendre une complexité difficile à embrasser en classe. D’autant que l’objectif est aussi de prendre en compte les interactions entre homme et biodiversité.
Deux axes ont donc été fixés pour aider les enseignants dans leur candidature.
Tout d’abord, de façon collégiale (enseignants et membres du Muséum de Toulouse), il a été décidé de demander aux enseignants de n’envisager qu’une action concrète, à partir de laquelle le concept de biodiversité pourrait être abordé à un niveau adapté à chaque classe.
L’intention, en se cantonnant à une action, est de faire toucher du doigt aux élèves une problématique accessible de la biodiversité (par exemple « Comment lutter contre les attaques des pucerons sur nos plantes ? »), et, en « déroulant » les relations entre les êtres vivants et leur environnement, d’en comprendre les enjeux écologiques (ex : 1. avec du savon noir / mais les pucerons reviendront ; 2. en éliminant les fourmis / mais celles-ci aèrent et amendent le sol, contribuent à réguler des populations d’autres insectes ; 3. en utilisant des insecticides / mais qui tueraient d’autres insectes ; 4. en laissant le temps aux prédateurs (coccinelles) de s’installer / et les deux populations s’équilibreront sans avoir à trop s’en occuper). Bien qu’il s’agisse d’un cas précis, l’idée est aussi que les enfants perçoivent que le réseau de relations ainsi identifié est extrapolable à d’autres écosystèmes.
Cette action doit être menée sur la commune, motivée par une problématique clairement identifiée au préalable (et non pas une étude théorique) ; elle peut s’inscrire dans un projet plus vaste, porté par une collectivité territoriale (commune, département, etc.). Cette dernière approche ayant l’avantage de montrer aux élèves la dimension citoyenne d’une telle démarche.
Lors de la rédaction de l’appel à projets, afin d’éviter que certains ne soient trop ambitieux et de sorte qu’ils correspondent aux programmes de l’Education Nationale, nous avons proposé des idées d’actions concrètes qui s’adressent à différents niveaux : végétaliser la commune, favoriser les espèces locales, renforcer la protection des pollinisateurs, préserver la biodiversité du sol, réduire la pollution, etc.
Pour le second axe, de façon qu’ils mémorisent mieux les connaissances acquises, il était recommandé que les élèves les partagent avec les citoyens de la commune (ou de leur quartier) sous forme de journal, site internet régulièrement mis à jour, etc.
Et en fin d’année, la présentation de ces communications fera l’objet d’un colloque réunissant les classes participantes au Muséum de Toulouse. Ceci permettra aux élèves de mesurer, en prenant connaissance des autres projets, que la biodiversité est partout et que nombre d’actions simples peuvent la soutenir.
Après l’appel à projet, la phase suivante a consisté à sélectionner les projets. Si certains critères étaient préétablis et communiqués dans l’appel, les autres se sont imposés de façon inattendue…
Lire l’épisode 2 : Sélection des projets et formation des enseignants
Lire l’épisode 3 : Montage des projets