Une volonté affirmée d’entraide
Les Jacobins ont beau rêver, la France est un pays de microclimats. Et les territoires diffèrent aussi par l’intensité de leur engagement pour la culture scientifique et technique (CST) et par ses modalités. Le cas de Midi-Pyrénées est intéressant et il vient de donner lieu à examen attentif lors de la rencontre sur les cultures scientifique, technique et industrielle récemment organisée par le Commissariat général à l’investissement et l’ANRU.
Les efforts midi-pyrénéens en matière de CST sont importants. De très nombreux acteurs y contribuent, dont près de deux cents associations qui y consacrent tout ou partie de leur activité ! Une part d’explication tient à l’implication continue des services de l’État, à la puissance de l’industrie et à la force de la recherche et de l’enseignement supérieur dans cette région. L’université de Toulouse a d’ailleurs créé en son sein un Service de diffusion de la culture scientifique et technique. Les projets des collectivités territoriales, par exemple ceux du conseil régional et de la communauté urbaine Toulouse Métropole (mais ils ne sont pas les seuls) sont eux aussi massifs et reposent sur une vision de longue durée. Les réalisations sont fortes, Festival de la Novela, Quai des Savoirs, Fête de la Science sont là pour en témoigner. Les élus aiment à souligner que la CST n’est pas vue comme une fin en soi mais comme un point de passage nécessaire et fortement utile vers la cohésion sociale.
Mais il faut certainement souligner aussi l’engagement de nombre des acteurs associatifs qui, dès avant la mise en place du PTR régional, avaient décidé de se lancer dans l’entraide. Cette volonté est sans doute originale et certainement prometteuse. En cosignant formellement le « Mémorandum d’entraide », les acteurs renoncent de fait à une vision concurrentielle de leurs relations. Ils soulignent que, ensemble, ils peuvent faire plus et mieux.
Ces acteurs ont tiré les leçons du passé parfois marqué par des bisbilles institutionnelles. Ils ne mettent pas en place de nouvelles structures mais ils construisent des collaborations précises sur différents sujets, grands ou petits, qui leur paraissent directement utiles. Chaque signataire décide, ou non, de contribuer directement à chacun des thèmes de travail. Les quatre premiers qui ont été abordés sont très concrets. Ils traitent respectivement :
- de l’information mutuelle en amont des projets (afin que des collaborations puissent être mises en place en temps utile)
- des modalités d’accueil et de circulation sur le terrain des réalisations de chacun (afin de pouvoir organiser des « tournées » sur l’ensemble du territoire)
- de l’analyse des difficultés de trésorerie auxquelles sont confrontées les associations (afin de proposer des remèdes réalistes)
- des carrières professionnelles des permanents travaillant au sein des associations de CST (afin de nourrir collectivement une réflexion qui dépasse les enjeux individuels)
L’avenir dira si cette ambition commune aura porté ses fruits. Mais le mouvement est lancé et il vaut la peine de souligner que Science Animation Midi-Pyrénées et Planète Sciences Midi-Pyrénées ont joué un rôle actif dans ces évolutions novatrices. Ajoutons que le dynamisme induit par le programme InMédiats et sa vigoureuse composante midi-pyrénéenne est contagieux !
On comprendra que la mise en place du Pôle territorial de référence (PTR), bien que tardive, a été facile. Le directeur de Science Animation Midi-Pyrénées et la directrice régionale des Petits Débrouillards ont été élus secrétaire général et secrétaire générale adjointe. A l’unanimité : un bon signe de collaboration et de confiance !