Toulouse Métropole a fait le choix de placer la culture scientifique, technique et industrielle au cœur de son projet culturel. En effet, depuis 2013, une direction dédiée à la culture scientifique a été créée au sein de la Direction générale de la culture. La Direction de la culture scientifique, technique et industrielle (DCSTI) de Toulouse Métropole est unique en France. Elle porte des valeurs qui soutiennent les projets qu’elle mène : l’éthique, l’innovation, le partage des savoirs et des savoir-faire, l’inclusion…Cette spécificité toulousaine s’explique d’un point de vue historique par l’existence d’une des plus anciennes universités avec celles de Paris et Montpellier ; par la présence de sociétés savantes très dynamiques depuis le XVIe siècle, la création d’un des muséums les plus anciens (1865) en région ayant bénéficié d’une rénovation avec une réouverture en janvier 2008 et par la présence au XXe siècle de pionniers de l’aéropostale puis du développement et du déploiement d’industriels majeurs de l’aéronautique et de la filière aérospatiale. Cette volonté politique de valoriser la CSTI a conduit Toulouse à être la première ville française labellisée « Cité européenne de la Science » en 2018. La DCSTI regroupe 5 établissements : Aeroscopia, la Cité de l’espace, L’Envol des Pionniers, le Muséum d’histoire naturelle et le Quai des Savoirs. La direction ainsi que ces établissements contribuent à la préservation et à la valorisation du patrimoine scientifique. Ils permettent aussi d’appréhender de façon transversale et pluridisciplinaire les grands défis d’aujourd’hui et de demain. La DCSTI porte une mission stratégique traduite par la définition d’une feuille de route avec un plan d’actions 2021-2026. Près de 16 millions d’euros sont ainsi inscrits au budget de Toulouse Métropole. La fréquentation de l’ensemble de ces établissements de Toulouse Métropole dépasse aujourd’hui la fréquentation des musées de la ville de Toulouse. Elle ne cesse de croître. Ainsi en 2022, 1 044 208 visiteurs ont visité et expérimenté les dispositifs des 5 établissements. 140 491 visiteurs ont été accueillis au Quai des Savoirs, 277 604 au Muséum d’Histoire naturelle, 38 168 à l’Envol des Pionniers, 423 012 à la Cité de l’espace et 164 933 à Aeroscopia.
Une direction et des établissements qui reflètent l’identité et l’histoire d’un territoire
L’Envol des Pionniers propose une nouvelle exposition temporaire au cœur de l’histoire du territoire. L’exposition temporaire « Pierre Georges Latécoère, l’avenir a des ailes » a été ouverte au public le 17 décembre 2022.
Affiche Latécoère – Crédits : © Latécoère Foundation, ATR, Aura Aero, Delair, Teddy Bélier
Cette exposition dévoile aux visiteurs son parcours d’entrepreneur, ses choix, au travers d’une large collection d’objets, maquettes et documents, mis à disposition de manière exceptionnelle par la Fondation Latécoère. Découvrant les enjeux aéronautiques d’aujourd’hui, Pierre Georges Latécoère aide les visiteurs à envisager des solutions possibles, par l’intermédiaire d’un parcours interactif permettant de construire l’avion de demain, respectueux de l’environnement. Cette exposition, développée avec des éléments en grande partie recyclables, éclairée par un passé glorieux et visionnaire, est résolument tournée vers l’avenir. En 2022, plus de 7 000 visiteurs ont participé aux événements proposés à L’Envol des Pionniers, en collaboration avec l’association des Amis de l’Envol des Pionniers : conférences, projections de cinéma en plein air l’été… En mars 2022, le projet de reconstruction d’un Laté 28 non volant, avion mythique, a été lancé en partenariat notamment avec le Rectorat.
- Aeroscopia invite à découvrir l’histoire et l’avenir de l’aéronautique en s’appuyant sur des collections issues d’associations de sauvegarde du patrimoine, Les ailes anciennes notamment, et des collections d’Airbus, Safran, ATR. De nouvelles aventures sont proposées aux visiteurs : là où certains pilotes mettent en avant les aspects techniques, les compétences et la maîtrise de « la machine », d’autres y voient la liberté, l’évasion, un coucher de soleil. Les uns expriment plutôt les sensations, l’adrénaline, l’accélération là où les autres décrivent un style de vie, un état d’esprit, une source d’inspiration… Au travers de « MISSION PILOTAGE », c’est l’art du pilotage qui est mis à l’honneur : des missions variées, différents types d’aéronefs, les savoir-faire, la passion et l’écosystème qui gravite tout autour de cet art. L’établissement propose une nouvelle offre ludique pour découvrir l’aéronautique en jouant (AEROJEU). Aeroscopia se transforme et devient le terrain de jeu des curieux, des passionnés, des néophytes de tous âges pour voir l’aéronautique sous un autre angle.
Photo mission pilotage aeroscopia – Crédits : © Musée aeroscopia
- Le Muséum dispose de collections reconnues sur le plan national et international. L’établissement a contribué au City Nature Challenge, une initiative internationale visant à mieux connaître la biodiversité des villes. Géré par les équipes de la California Academy of Science et du Musée d’Histoire Naturelle du comté de Los Angeles, cet inventaire mondial de la biodiversité urbaine se déroule chaque année durant quatre jours. Les citoyens sont alors invités à répertorier la faune et la flore dans et autour de leurs villes, en utilisant des plateformes d’enregistrement de la biodiversité comme iNaturalist. Chaque ville se livre à une collaboration et une compétition amicales, le but étant de dépasser les observations réalisées l’année précédente. Le Muséum de Toulouse a participé à cet événement les 29 et 30 avril 2023 afin de promouvoir la science participative et inciter les habitants à inventorier la biodiversité locale. Au niveau mondial, 67 220 personnes ont participé à l’événement dans 445 villes, 1 694 877 observations ont été réalisées. Pour la région « Midi toulousain », 5 748 observations ont été réalisées par 146 personnes et 90 espèces différentes ont été identifiées. L’enjeu sera pour les prochaines années de ne pas se limiter à la collecte des données, mais de permettre aux citoyens de participer à l’analyse.
La définition d’une stratégie éditoriale pour la DCSTI et ses établissements
En soutien des actions de CSTI et afin de renforcer leur impact et visibilité, la DCSTI a souhaité définir et développer une politique éditoriale en professionnalisant cette activité grâce à une équipe dédiée. Cette démarche volontariste en cours vise à porter les propos et actions de la CSTI au-delà des murs des établissements, à contribuer à leur diffusion plus large et à garder une trace des travaux, ou réflexions conduites sur le territoire toulousain. Cela se traduit par un programme éditorial sur plusieurs années répondant au souhait de contribuer aux bonnes relations entre les sciences et la société : stimuler le désir de comprendre le monde, construire un futur désirable, et donner à chaque citoyen la possibilité de s’orienter dans un monde complexe et saturé d’informations. Ce développement s’intègre totalement dans le paysage éditorial actuel où les sujets d’actualité mobilisent les sciences dans leurs démarches et leurs résultats.
Zoom sur une offre plurielle, complémentaire et innovante
La DCSTI coordonne les 5 établissements, œuvre à développer des actions partenariales et accompagne également les acteurs de CSTI de la métropole toulousaine. Les interactions avec le territoire métropolitain s’affirment comme un axe prioritaire. Ainsi, la direction pilote l’action territoriale de ces 5 établissements sur les 37 communes de la métropole. Le Muséum d’Histoire Naturelle, le Quai des Savoirs, la Cité de l’espace et l’Envol des Pionniers ont réalisé une centaine d’actions dans 27 communes de la Métropole (hors scolaires). Cette structuration favorise un rayonnement élargi vers une plus grande diversité de publics. La coordination de la programmation favorise les connexions entre les territoires et le développement de thématiques transverses partagées, amplifiant l’attractivité de l’offre sur le territoire de la métropole, contribuant à établir un climat propice à une émulation positive, stimulant la créativité et rehaussant la qualité des productions des établissements. Le bénéfice multiplicateur apporté par cette organisation pionnière contribue à l’articulation et la complémentarité entre les établissements.
- Intégration d’un festival dans le paysage culturel métropolitain : La dernière édition de Lumières sur le Quai s’est déroulée du 20 octobre au 6 novembre 2022. Festif, populaire et pluridisciplinaire, ce festival artistique et scientifique a proposé des installations artistiques, des spectacles vivants, des rencontres, des expositions et ateliers, autour de la thématique “Fiction ou réalité”, en lien avec l’exposition “Esprit Critique, détrompez-vous !”, alors proposée par le Quai des Savoirs. Sur les 16 jours du festival, près de 30 000 visiteurs ont été accueillis au Quai des Savoirs, sur les allées Jules Guesde et dans des communes de la métropole toulousaine. 58 intervenants ont été mobilisés : une vingtaine de scientifiques de diverses disciplines, 27 artistes et compagnies artistiques et 15 associations, entreprises, makers. L’objectif à 3 ans de ce festival est d’atteindre 60 000 visiteurs en favorisant la participation et la rencontre directe entre scientifiques, artistes, ingénieurs, makers, journalistes, militants, médiateurs et les publics.
Lumière sur le Quai / Quai des savoirs – Crédits : © Emmanuel Grimault
- Innovation dans les propositions auprès des visiteurs : la Cité de l’espace propose une nouvelle expérience de visite unique avec le terrain martien. Cette nouvelle offre a ouvert au public en avril 2022. Cet équipement de médiation, unique en son genre, propose aux visiteurs une expérience réelle et immersive, au plus près de la réalité de la planète rouge. Sur 900 m2, il reproduit le cratère Mercou, en respectant les reliefs et la couleur des roches martiennes. Il est équipé de gradins accueillant jusqu’à 250 visiteurs. Plusieurs fois par jour, des animateurs scientifiques mettent en scène des rovers dans le cratère pendant une trentaine de minutes. Les visiteurs découvrent ainsi comment ces robots évoluent sur Mars, ce qu’ils apportent à la connaissance de l’environnement martien et l’actualité de leurs découvertes. Cet équipement a été réalisé avec le soutien du CNES, de la COMAT et de la Région Occitanie.
RA DCSTI – Crédits : © Teddy Bélier
Une identité de CSTI assumée et affirmée
Enfin, un travail transversal a été engagé par la Direction de la culture scientifique, technique et industrielle en 2022 afin d’améliorer la lisibilité, l’attractivité de la CSTI de la Métropole et de présenter l’offre des établissements sous une bannière commune. L’enjeu consiste à établir un récit territorial comme une véritable clef d’entrée afin de mieux promouvoir la CSTI à l’échelle locale, nationale et internationale. Il s’agit de :
- rendre compte de la diversité de la culture scientifique en valorisant l’existant et le terreau unique toulousain,
- rendre lisible et cohérente l’offre de CSTI toulousaine et montrer qu’elle est un moyen d’épanouissement des citoyens et de projection positive vers l’avenir,
- rendre la CSTI attractive et montrer qu’elle est productrice de culture,
- inscrire l’humanité comme point d’ancrage, la coopération comme mode d’action et le futur comme ligne de mire.
L’objectif de cette démarche est de mieux identifier Toulouse et sa Métropole comme un territoire disposant d’une identité historiquement ancrée en matière de CSTI, toutes thématiques confondues, et à rendre plus attrayante et accessible la culture scientifique technique et industrielle. A Toulouse, cette dernière est le moyen de participer à l’émergence d’un futur plus désirable et de positionner Toulouse et sa métropole comme LA destination culturelle et touristique pour la CSTI sur le plan national et européen.