L’Amcsti, instrument d’un destin partagé

Du partage des sciences à l'engagement citoyen - 40 ans de politiques de CSTI
Cité des sciences et de l’industrie © E_ Laurent-EPPDCSI

Quarante ans après la création de l’Amcsti, il n’est pas inutile de saluer le succès d’une organisation qui a su se rendre progressivement indispensable à la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI) sur l’ensemble des territoires.

Le chemin parcouru depuis les débuts est considérable : l’Amcsti a gagné la reconnaissance de tous. Ce n’était pas gagné tant notre secteur compte des structures de nature, de statut et de taille très différents. Des établissements conservant des collections à ceux qui n’en ont pas, des établissements thématiques à ceux qui sont généralistes, des établissements qui accueillent le public en leurs murs à ceux qui animent leur territoire sans disposer de lieu propre, tous, dans leur infinie variété, ont su créer leur propre écosystème avec le monde de la recherche, de l’enseignement, de l’innovation, de l’entreprise, de la culture. Loin de nuire à l’unité, cette diversité est une richesse pour le secteur lui-même comme pour chacun des membres de l’Amcsti. 

En effet, association professionnelle, l’Amcsti est d’abord une plateforme d’échange de bonnes pratiques entre acteurs de la CSTI : elle encourage la coopération entre ses membres, stimule la réflexion sur des sujets communs et participe à la diffusion d’idées nouvelles. C’est aujourd’hui autant l’Amcsti qui fait notre communauté que l’inverse : il est permis de penser que, sans elle, notre communauté n’existerait pas. Grâce à un patient travail, qui non seulement s’est diversifié dans la période récente mais a gagné en pertinence, l’esprit commun comme la conscience d’un destin partagé ont grandi, ainsi qu’on le constate sans peine au fil des congrès successifs. 

Universcience est heureux d’appartenir à la grande famille de la CSTI, d’apporter sa pierre à l’édifice commun et de prendre part, à travers cette association, à la vie du réseau en apportant son concours là et quand cela s’avère utile. L’établissement croit fermement en la vertu des collaborations professionnelles entre égaux, librement consenties et dans le respect des différences. De celles qui permettent à chaque partenaire d’y trouver son compte et aux collaborateurs de progresser ensemble.

D’aucuns pourraient penser qu’un « grand » établissement n’a pas besoin des autres ; c’est tout le contraire et nous espérons en administrer la preuve chaque jour. Universcience ne s’imagine pas un instant pouvoir vivre isolé ; cela explique qu’il est profondément attaché aux organisations professionnelles, Ecsite, au niveau européen, dont il assume la présidence depuis l’année dernière, et, bien sûr, l’Amcsti au niveau national. Cette dernière a d’ailleurs contribué à ce qu’Universcience trouve un nouvel équilibre au sein du réseau, alors que la décentralisation de la compétence d’animation de la CSTI aux régions supprimait la fonction de pôle national de référence assumé jusque-là par l’établissement. Cette page a été tournée, ce qui a donné, au Palais de la découverte comme à la Cité des sciences et de l’industrie, un nouvel élan, sur de nouvelles bases.

L’Amcsti est aujourd’hui dans l’âge de la maturité et n’hésite plus à faire entendre sa voix dans le débat public. C’est nouveau, heureux et bienvenu. La tâche de réunir le collectif sur une position commune n’est pas chose facile mais l’engagement des présidents, présidentes, directeurs et directrices successifs comme celui des membres du bureau a été déterminant, tout comme la conviction, partagée par tous, que l’on pèse plus et mieux quand on est unis. Cela vaut assurément la peine : l’Amcsti a su ainsi intervenir efficacement dans l’élaboration de la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 ; autre exemple, elle a fait valoir notre point de vue sur des sujets d’importance pendant la récente campagne électorale. Ce travail de plaidoyer institutionnel n’est pas pour rien dans l’intérêt nouveau marqué par les opérateurs de recherche et en particulier par l’Agence nationale de la recherche pour nos sujets. Nul doute qu’il produira le même effet auprès de l’Education nationale, la loi de programmation fixant comme objectif de « permettre à tous les élèves, au cours de leur scolarité, de découvrir au moins un établissement dédié à la culture scientifique, technique et industrielle ». 

Il faut continuer dans cette direction, pour porter la voix de la CSTI plus haut, plus fort. La loi du 22 juillet 2013, dite loi Fioraso, relative à l’enseignement supérieur et à la recherche, fêtera ses dix ans l’année prochaine. Une loi majeure, par le transfert aux régions qu’elle a opéré de la responsabilité du financement et de la coordination de la CSTI ; une occasion unique pour notre secteur d’en dresser le bilan, en partant de l’expérience vécue dans chaque région. Un tel exercice permettrait de disposer d’une vue d’ensemble, établie par la profession, à même d’éclairer les décideurs publics, en région comme au niveau national.

A nous de rappeler aux exécutifs qui sont nos interlocuteurs, l’importance de nous soutenir, tant politiquement que financièrement ; à nous de plaider pour une articulation pertinente des collectivités territoriales entre elles et de l’Etat avec ces dernières. Sans oublier qu’il nous revient, d’abord et avant tout, d’innover individuellement et collectivement, à travers l’Amcsti, afin de demeurer des institutions utiles, à la hauteur des attentes de nos publics. 

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