Le Muséum d’histoire naturelle du Havre s’est engagé en 2005 dans un chantier des collections comprenant le rangement des réserves, le dépoussiérage, le conditionnement, l’inventaire et la documentation des collections.
Outre les personnes directement en charge des collections, l’ensemble de l’équipe était invité à participer à raison d’une demi- journée par semaine.
L’échéance d’un projet de nouvelles réserves se précisant en 2015, un déménagement pour libérer les locaux s’imposait pour la fin de l’année 2016. Cette date fut fixée par estimation du nombre de jours par personne nécessaire à l’achèvement, soit 12 personnes pendant 1 an.
Cécile Condoret, responsable administrative et financière de l’établissement suggéra le recrutement d’agents en contrats uniques d’insertion (CUI) et contrats d’avenir (CA) dans le cadre d’un projet d’insertion financé par le Fonds social européen (FSE) et géré par le conseil départemental de Seine-Maritime, idée à laquelle adhéra immédiatement l’équipe de direction du Muséum et par la suite la direction générale ainsi que la municipalité.
La mise en œuvre nécessita la participation de la mission locale, de Pôle emploi, des services des ressources humaines de la collectivité. Une réunion d’information mobilisant 70 candidats potentiels fut suivie de tests de sélection préparés par Pôle emploi sur la base d’un cahier des charges défini avec l’équipe du musée autour des compétences nécessaires à un agent de récolement. Ce sont 14 candidats qui ont été recrutés et qui ont permis le traitement de 150 000 objets et ouvrages en une année et de libérer dans les temps les locaux initialement occupés par les réserves.
Le projet d’insertion a permis l’atteinte d’un objectif ambitieux pour le musée. Outre cela, les agents de récolement ont, pour une grande majorité, affermi leur orientation professionnelle. Cela s’est traduit par le passage de concours, des entrées en formation qualifiante ou des recrutements pour plus de la moitié des personnes.
Malgré la richesse humaine et professionnelle de ce projet, nous dressons un constat de difficulté de liens entre l’équipe du musée et l’équipe projet due probablement aux différences de contrats, au temps limité, à l’éloignement des locaux de travail respectifs (les réserves étaient isolées). Enfin, au-delà du discours, cette expérience montre probablement les difficultés de rendre la culture accessible tout en confortant la nécessité pour celle-ci d’un horizon utopique.