Imaginé pour les enfants, Octopus se révèle être également un formidable outil qui permet au musée des Confluences d’aller au-devant de personnes éloignées de l’offre culturelle et scientifique.
Ludique et immersif, l’atelier de médiation culturelle Octopus participe au déploiement des activités du musée des Confluences sur le territoire local et national. Créé en 2017, ce dispositif itinérant prend la forme d’une base sous-marine itinérante. Animé par un médiateur et rythmé par des séquences audiovisuelles, il devient le lieu d’ateliers de culture scientifique qui permettent au jeune public de partir en expédition océanographique. À bord de la base, les jeunes océanautes sont entraînés au fond d’un océan imaginaire peuplé de créatures fantastiques. Les participants sont alors embarqués dans un récit mêlant science et imaginaire dont ils deviennent les acteurs. Cette immersion favorise l’adhésion des enfants à l’aventure collective et les mettent en condition d’appropriation des savoirs.
Imaginé et réalisé par le service de médiation, avec l’appui de l’ensemble des équipes du musée, Octopus est un dispositif de médiation original, scénographié par l’artiste Camille Renversade. Il est composé de deux containers maritimes équipés pour recevoir le public (15 personnes). En pénétrant dans la base océanographique, les participants découvrent un intérieur très réaliste composé d’objets chinés, d’« objets à toucher » issus de la collection de médiation du musée, de moulages et illustrations de Camille Renversade et d’outils pédagogiques conçus pour initier le public à la démarche scientifique. Un pendant plus onirique et fantastique se matérialise sous forme d’un voyage imaginaire diffusé à travers des hublots-écrans. Les séquences animées ponctuent le déroulement de l’atelier et sont le point de départ de la rencontre avec chaque créature sous-marine.
Au fil des escales : à la rencontre des publics éloignés ou empêchés
Pensé dès sa création comme un dispositif pouvant itinérer dans les muséums et CCSTI, Octopus s’est révélé être un atelier totalement adaptable à des publics peu habitués des institutions muséales.
Après un an de présentation dans l’enceinte du musée des Confluences, la base océanographique Octopus a quitté son port d’attache où elle avait déjà accueilli plus de 3 000 jeunes océanautes. Depuis avril 2018, Octopus s’en est allée explorer de nouveaux territoires et voguer à la rencontre d’autres publics.
Dans le cadre de la convention métropolitaine de coopération culturelle portée par la métropole de Lyon signée par le musée, la base océanographique est régulièrement mise à disposition de structures-partenaires du champ social, éducatif et culturel accueillant notamment des publics originaires des territoires classés « quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Octopus a également investi un hôpital, un parc nature, une médiathèque et des festivals de science. Pour chacune de ces destinations, les formats de médiation sont ajustés pour s’adapter aux publics ciblés.
Octopus s’est avéré tout terrain à la fois dans sa mobilité et dans son appropriation par les différents publics et les acteurs locaux, formés à l’animation et accompagnés par l’équipe du musée. Il s’agit d’un formidable outil d’action culturelle qui permet au musée d’aller au-devant de personnes que la maladie, des difficultés sociales ou un accident de la vie tiennent éloignées de l’offre culturelle et scientifique. Lors de ses itinérances, Octopus recueille la reconnaissance des publics tant il est perçu comme un condensé du musée qu’on leur apporte chez eux. Les participants se sentent à la fois privilégiés de vivre une aventure culturelle de qualité et valorisés en devenant acteurs de leurs découvertes scientifiques.
Octopus à l’hôpital : un exemple d’appropriation
L’atelier a été vécu comme un lieu de rupture spatiale et temporelle avec le rythme d’une journée d’hospitalisation, tant pour les jeunes patients que pour les personnels soignants et accompagnants. Tous y adoptaient des rôles différents, modifiant ainsi la nature de leurs relations et le comportement des enfants.
Vu, vécu :
« Dans le quotidien qui peut être lourd des soins, des services, là tout d’un coup il y avait un petit cadeau, une bulle, juste pour le plaisir de découvrir » (une enseignante détachée à l’hôpital).
« Une expédition dans le monde des abysses, ancrée dans le mystère et l’aventure ! Ça m’a changé les idées c’était cool ! » (un enfant hospitalisé).
Une étude d’évaluation du projet Octopus à l’hôpital Femme-Mère-Enfant de Bron a été réalisée par Jana Omelkova, de l’université Lyon 2, dans le cadre d’un stage du service Évaluation du musée des Confluences en juin 2018.
Pour aller plus loin : le dossier de présentation du projet