Impliqué dans le projet européen PLACES, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique coordonne un partenariat impliquant de nombreux acteurs locaux.
L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB également appelé Muséum des Sciences naturelles) est membre du réseau Ecsite (réseau européen des centres de science et des musées scientifiques). À ce titre, il est impliqué dans le projet européen PLACES – Platform of local Authorities and Communicators Engaged in Science (2010-2014), subventionné par le 7e programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et le développement technologique.
Ce projet, qui touche bientôt à sa fin, vise à structurer l’activité de communication scientifique en Europe au niveau local, via des partenariats entre un musée ou centre de sciences et la ville ou la région dans laquelle il est implanté. Il s’agit de développer un Plan d’Action Local qui valorise ce qui existe, présente des opérations concrètes, aborde des sujets controversés en impliquant les citoyens dans le processus de décisions politiques et en établissant des échanges entre les différents pôles que sont les pouvoirs locaux, les scientifiques et communicants scientifiques.
Dans le cas de l’IRSNB, coordinateur des activités menées à Bruxelles, un partenariat a effectivement été créé entre de nombreux acteurs locaux, dont le premier maillon fut… le citoyen. C’est à partir du thème de prédilection de l’IRSNB qu’est la biodiversité, via les Plans Eau puis Nature développés par la région de Bruxelles-Capitale que les responsables du projet ont rencontré de nombreux groupes associatifs citoyens (EGEB – États Généraux de l’Eau à Bruxelles, mouvement citoyen et expert dont l’émergence date de plus de dix ans, officialisé sous forme d’asbl en 2012 ; City Mine(d) asbl et le collectif PUM, qui soutiennent le concept de « Nouvelles Rivières Urbaines ») déterminés à améliorer la gestion de l’eau dans la ville en réaction à des projets peu « durables » selon eux pour contrer des inondations dévastatrices qu’ont connu certains quartiers bruxellois en 2010.
De ces thèmes que sont l’eau et la biodiversité, a jailli un « parcours biodiversité » dans le Parc Léopold, parc classé que l’IRSNB surplombe et au bas duquel une friche accueille de petits projets de citoyens. Le Parc Léopold représente toutefois bien plus qu’un parc d’agrément classé.
Il s’agit d’un lieu aux multiples propriétaires, la ville de Bruxelles, la région de Bruxelles-Capitale, le Parlement européen et sur lequel se trouvent un lycée, un ancien Institut d’anatomie qui abrite un laboratoire et des locaux scolaires, une tour médiévale et une friche…
Afin de sensibiliser le plus grand nombre de décideurs politiques à ce projet de « Parcours », soit de valorisation biologique et de réflexion sur la gestion de l’eau, l’IRSNB a inscrit le projet dans un dossier remis aux autorités locales, organisé de nombreux événements dans ses locaux réunissant les représentants des trois piliers intéressés (politiques, citoyens, scientifiques) et, grâce au soutien financier du ministère de la Recherche de la région, a développé une préfiguration du parcours le 22 mai 2013, journée internationale de la biodiversité sur le thème de l’eau. Le parcours aborde les thématiques suivantes dans le Parc : la re-végétalisation des berges de l’étang, l’identification des arbres remarquables, la création de prairies fleuries avec les citoyens, l’observation de la vie des abeilles sauvages, la valorisation des lieux historiques.
À cette occasion, une signalétique dédiée a été développée par les graphistes de l’Institut pour soutenir le contenu élaboré, selon les thèmes, par les scientifiques de l’IRSNB et par les citoyens-historiens et passionnés. La cellule Research in Brussels attachée à la Région a développé une page de présentation du Parcours qui reprend l’ensemble du projet.
Aujourd’hui, l’IRSNB poursuit son travail au-delà du projet PLACES et réalise ce qui en étaient les objectifs : il scelle son partenariat avec la ville de Bruxelles et la région dans la concrétisation du Parcours biodiversité et, ce faisant, met à la disposition des citoyens et des pouvoirs publics ses conseils scientifiques.
Cet exemple de collaboration pourra être répliqué dans d’autres quartiers de la ville, voire d’autres villes…
De même, une collaboration à long terme s’est établie entre l’IRSNB et l’association de citoyens les EGEB dans le cadre d’un projet de développement durable financé par la Loterie Nationale qui a pour but de soutenir les initiatives locales en matière de biodiversité et de gestion de l’eau dans certains quartiers de Bruxelles avec l’aide des autorités locales.
L’IRSNB est également coordinateur du groupe de travail sur les villes durables dans le cadre du projet PLACES. Ce groupe de travail fournira des recommandations en matière de communication scientifique sur ce thème, destinées aux communicants, aux décideurs politiques mais également aux scientifiques et citoyens-scientifiques.
Cette activité a suscité l’organisation d’un débat sur la question de l’implication des citoyens dans le processus scientifique, une question à l’ordre du jour des programmes européens en « science et société » et qui fera l’objet de futurs débats à l’Institut, dont le rôle de diffuseur des connaissances est plus que jamais rempli et s’orne de celui de facilitateur de dialogue…