Au sein des établissements de culture scientifique et technique, la question du traitement du développement durable dans les offres se pose depuis plus de 20 ans.
Une médiation scientifique et des musées soutenables, c’est ce que nous souhaitons toutes et tous. Mais en 2022, nous n’en sommes plus à ce constat. Nous souhaitons aller plus loin que la sensibilisation au concept de développement durable, en interne comme auprès de nos publics. Les mots développement et durable sont devenus familiers à nos publics, et sont inscrits dans tous nos projets d’établissement. Pour autant ces mots sont-ils clairs pour toutes et tous ? Tous les objectifs du développement durable sont-ils connus ? Quel est désormais notre rôle ? Pouvons-nous encore gagner en lisibilité ? Pouvons-nous agir et pousser à agir ? Les chantiers ouverts sont de taille :
- proposer des actions concrètes en vue de remplir les 17 objectifs du développement durable (ODD) ;
- développer des outils de mesure de nos impacts ;
- développer des méthodes d’évaluation de ces actions.
En outre, nous misons sur le participatif pour poursuivre la sensibilisation et favoriser le passage à l’action.
Après avoir développé pendant des années de nombreuses offres autour de la biodiversité, l’environnement, le réchauffement climatique, les ressources énergétiques, nous butons désormais contre les facettes sociales des ODD.
Droit de la nature, sobriété, entraide, relocalisation… Les humains et les sociétés, tout autant que les sciences et les savoirs, sont au cœur de ces questions. Le développement durable et sa mise en action concrète questionnent aujourd’hui nos sociétés, nos démocraties et notre place de citoyens et citoyennes dans ces démocraties.
Posons ou reposons donc la question de la participation des publics à des projets « développement durable » !
Comment les faire participer ? Comment créer ensemble ? Comment prendre en compte les différences de points de vue et les intérêts divergents ? Comment se faire confiance et prendre soin les uns des autres ?
Notons que les chercheurs et les chercheuses s’accordent à dire que les transitions écologiques et, plus largement sociétales, doivent avoir lieu au sein de nos CCSTI et de nos musées pour être visibles, cohérentes et efficaces vis-à-vis de nos publics. 1 Cela reste sans doute valable pour l’inclusion – en mode participatif – de nos publics.
Les offres DD sont parfois jugées moins attractives que d’autres et, de ce fait, reléguées hors des sentiers brillants et visibles des festivités scientifiques telles que la fête de la science. Pourtant, nous avons pour mission de donner les clés des transitions en cours ou à venir, et nos publics nous font confiance. À nous, par le biais des sciences et des techniques, de « magnifier le bénéfice social de l’éco-responsabilité ». 2
Quelle(s) expérience(s) pouvons-nous mener en vue de co-créer avec les publics des événements « développement durable » ? Quels sont nos besoins pour développer ces offres participatives ?
Il reste une grande constante autour de ces questions de transitions, de changements ou d’écologie : la force des émotions. Toujours présentes et puissantes quand nous nous projetons vers notre futur et celui des générations à venir ; les émotions attisent les divergences d’opinion, brouillent la posture de facilitation, compliquent la vulgarisation. Mais elles peuvent aussi devenir un formidable levier d’engagement et d’action, ce qui les rend très intéressantes à exploiter dans un projet de médiation. Comment les canaliser et les transformer en moteur de changement ?