En juin 2017, le ministère de la Culture publiait un appel à manifestation d’intérêt intitulé « Atelier recherche culturelle et sciences participatives ». L’objectif était de constituer un réseau d’acteurs autour de la recherche culturelle et des sciences participatives afin d’initier une réflexion prospective pour alimenter la stratégie scientifique du ministère. En réponse à cet AMI, la proposition développée par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) s’appuie, d’une part, sur l’expérience liée à la mise en œuvre, à l’animation et à la valorisation de projets de sciences participatives (y compris culturelles) en son sein, et, d’autre part sur une infrastructure numérique dédiée aux sciences participatives, aujourd’hui en cours de finalisation, 65 Millions d’Observateurs. Les questions posées sont d’ordre scientifique (construction des partenariats, problématisation, méthodologie, formalisation des données, analyse, restitution), liées à la motivation des participants, aux questions éthiques, économiques et juridiques, mais également techniques et institutionnelles.
Au cours de l’automne 2017, les porteurs du projet – présenté par le Muséum, lauréat de l’appel à projet – et le ministère de la Culture, ont consolidé le réseau d’acteurs. Il comprend à ce jour environ 25 partenaires qui couvrent de nombreux champs de la recherche culturelle : archives, archéologie, architecture, linguistique, musicologie, école d’art, conservation et valorisation des patrimoines, bibliothèques, littérature, muséologie, living labs. L’ensemble de ces partenaires échangent au sein de ce réseau, sur leurs différentes expériences, approches, besoins et notamment sur les concepts mobilisés, d’institutions et de discipline.
Le réseau d’acteurs a 18 mois pour produire une réflexion prospective. Il se réunit environ tous les mois. Le souhait est de construire ensemble, en bénéficiant des connaissances et compétences des différents membres ainsi que de leurs visions et de leurs projets. La méthodologie employée favorise les échanges et le partage des savoirs et savoir-faire, la mise en débat des expériences et elle laisse ouvert le champ des possibles en accordant une grande place aux idées innovantes.
Le recours à la participation des publics se développe dans de nombreux domaines et le réseau interroge l’opportunité et les conditions de développement de la participation dans les recherches culturelles. Celles-ci transforment les relations sciences-société, qu’il s’agisse des effets de ces nouveaux développements sur la recherche ou le métier de chercheur, ou du rapport que le public peut entretenir avec les recherches scientifiques et artistiques. Les recherches culturelles participatives sont très hétérogènes, mais la participation (à divers degrés, y compris contribution, collaboration, co-construction…) est centrale dans les projets rassemblés au sein de notre réseau ; ces projets n’existeraient pas sans elle. Ceux-ci sont décrits minutieusement par ceux qui les construisent et les font vivre. En cherchant à les caractériser, à identifier les freins et les opportunités dans les contextes respectifs ou au contraire, partagés par l’ensemble des projets, nous nous interrogeons sur les éventuelles spécificités des recherches dans le champ culturel.
Nos travaux nous conduisent à mener une réflexion générale sur les questions scientifiques, éthiques et technologiques qui se posent. Un rapport sera ainsi rendu au ministère de la Culture, et une restitution ouverte sous la forme d’un événement permettant de rassembler les publics sera proposée à la fin de ce projet.