La renaissance de la « grande verrière » du Musée d’histoire naturelle de Lille

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Grâce notamment à une expérience inédite de crowdfunding, le Musée d’histoire naturelle de Lille a pu rénover sa « grande verrière ». Au-delà du succès de l’opération, le musée a pu s’appuyer sur des outils numériques et repenser ainsi son rapport à son public.

 

Le 11 décembre 2015, Martine Aubry, Maire de Lille, a dévoilé aux visiteurs la grande verrière du Musée d’histoire naturelle de Lille. La « grande verrière » du Musée d’histoire naturelle est un diorama de 10 mètres de large qui abrite 30 spécimens naturalisés de grands mammifères.

Installée dans les espaces d’exposition permanente depuis les années 1920, elle n’était plus présentée au public depuis 2002. Celle-ci a été masquée, suite à l’effondrement du plafond, provoqué par une fuite. Et, à l’époque, le verdict fut sévère : il fallait détruire tout le décor pour pouvoir réparer. La décision a été ajournée sine die et la vitrine masquée.

En 2014, l’équipe du musée s’attelle à un vaste chantier de mise en valeur des espaces permanents. Une solution légère de rénovation de la verrière, conservant l’intégrité du décor est finalement trouvée. En revanche, l’opération de restauration des spécimens et la reprise du décor est estimée à 35 000 €. La ville de Lille finance une grande partie de l’opération sur ses fonds propres, sollicite la DRAC Nord-Pas-de-Calais pour accompagner le projet et obtient également le soutien en mécénat privé de l’association des Amis des Musées de Lille et de la Fédération régionale des Amis de musées.

En parallèle, le musée mène cette opération sur un mode participatif en se lançant dans une opération inédite à Lille de crowdfunding. Par l’entremise d’une plate-forme de financement participatif, le musée sollicite ses visiteurs et ses soutiens, partenaires pour participer à l’opération.

La communication, un peu impertinente, proposée par la Direction de la communication de la ville, aide au succès du projet. Trois visuels, représentant des animaux présents dans la verrière, invitent les visiteurs à les « adopter » en se basant sur la charte d’un site de rencontre bien connu.

Une campagne de communication s’appuyant quasi-uniquement sur les réseaux sociaux est alors imaginée. Elle est mise en œuvre par une stagiaire community manager (CM). Sur Facebook, un événement est créé et des photographies de l’avancement des travaux sont régulièrement postées. La CM propose aussi aux visiteurs de l’aider à baptiser les autres spécimens, réalise des interviews des personnels du musée, fait découvrir les collections non visibles. Au-delà du projet de rénovation, les internautes sont invités à découvrir les coulisses du musée.

Près de 180 personnes accompagnent le projet pour un montant compris entre 5 et 1000 €. Au total, le musée collecte près de 12 000 €, dépassant de 5000 € l’objectif initial. L’argent supplémentaire collecté est dédié à la publication d’un livret de visite distribué au grand public.

Dans cette opération, au-delà de l’aspect financier, le musée a souhaité repenser le rapport à son public et le rendre acteur celui-ci de ce qui se déroule au musée. L’attachement fort des lillois pour la structure se traduit par le succès de l’opération de crowdfunding mais aussi la foule nombreuse, présente le soir du 11 décembre. La communication numérique facilite la mise en place de ce type de souscription et contribue à « dépoussiérer » l’image du musée dans son réseau.

 

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