Biodiver-cités – une action pour ma commune [Épisode 3]

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Biodiver-cités – une action pour ma commune
…ou essais pour sensibiliser les élèves à la biodiversité qui les entoure.

Le suivi, en 6 épisodes, de l’expérience pédagogique menée par le Muséum de Toulouse et la mission EDD du rectorat de Toulouse arrive à sa troisième étape. La première étape aboutissait à la proposition d’une action grossièrement délimitée, en réponse à l’appel à projet (proposer une action pour soutenir la biodiversité dans l’environnement proche de la classe). La seconde visait à apporter des ressources, en particulier théoriques, pour affiner ces actions. La troisième consiste ici en l’élaboration d’un projet précis, prêt à être investi par les élèves…

Lire l’épisode 1 : Genèse
Lire l’épisode 2 : Sélection des projets et formation des enseignants

Épisode 3 : montage des projets

Élaborer un projet pédagogique comprend l’identification des divers axes (avec les intervenants) et leur organisation chronologique. Cette phase d’élaboration se déroule en l’absence des élèves, bien que l’enseignant essaie d’anticiper la façon dont ils s’empareront du projet. Et ce n’est qu’au moment de sa mise en œuvre, au contact de la réalité de la classe, qu’il prendra sa forme définitive.

Dans la situation qui nous concerne, le projet devait répondre à deux attentes : imaginer et mettre en œuvre une action soutenant la biodiversité et collaborer avec des partenaires pour ce faire.

L’action définie, il fallait maintenant identifier des partenaires. Mais lesquels contacter ? Et quelle aide ou collaboration envisager avec eux ?
En considérant les projets de la session 2019-20, deux profils de partenaires se sont dégagés, et ce pour divers apports :

  • Les collectivités territoriales (mairies, communautés de communes, etc.) pour une collaboration avec certains services (espaces verts, ALAE), des expertises, la fourniture de matériel, etc.
  • Les associations et structures culturelles ou de recherche pour des données locales, des conseils pratiques, des interventions ou formations, etc.

Une fois l’action et les partenaires identifiés, venait l’élaboration du projet elle-même, souvent selon les étapes suivantes :

1. La prise de conscience par les élèves d’un problème. Selon que ce problème est évident (ex : les arbres de la cour de l’école dépérissent), facilement « accessible » (ex : il y a de moins en moins d’oiseaux autour de nous) ou difficilement perceptible comme tel par les élèves (ex : une zone de la commune est d’accès très limité pour protéger la biodiversité), son approche ne sera pas la même. En pratique, cela peut aller d’une simple observation dont ils peuvent déduire un problème en une seule séance à la nécessité de confronter observations, informations et déductions pour en faire émerger un, en trois séances minimum…

2. L’acquisition de connaissances et d’informations autour de la problématique, dans le but d’amener les élèves à imaginer une ou plusieurs actions possibles, parmi lesquelles celle proposée lors de la candidature. Néanmoins, si une autre action semble plus intéressante à l’enseignant, le projet peut être légèrement réorienté.

Cette phase vise donc à bien cerner la problématique, en se documentant via diverses méthodes :

    • enquêtes auprès de la mairie, d’associations, d’habitants, etc.,
    • documentation (dans des livres, sur internet),
    • validation du bien-fondé et de la faisabilité de l’action auprès de spécialistes (scientifiques, administrations, etc.).

Ce faisant, elle permettra d’aborder la crédibilité des données scientifiques (qualité des sites internet visités), mais aussi de mesurer les divergences de position de certains acteurs concernés et la force de la communication et de l’argumentation. Laisser certaines zones en friche n’est a priori pas forcément du goût de tous, mais leur rôle protecteur pour nombre d’insectes peut emporter l’adhésion, pour peu que l’on puisse échanger de façon constructive sur la question.

3. La définition d’une action qui réponde à la problématique, réalisable en un temps imparti (environ 6 mois). Elle peut se dérouler en plusieurs étapes, mais en cohérence avec l’appel à projets, elle devra aboutir à une production concrète : végétaliser une zone, protéger un espace sensible, favoriser la présence de certaines espèces, etc. Cette action sera doublée d’une communication auprès des citoyens, laquelle peut d’ailleurs constituer à elle seule toute l’action. Ainsi, deux projets ont pour objet de justifier l’existence de zones définies comme sensibles par des spécialistes, en relayant les arguments des scientifiques auprès de la population. Les élèves ont ici pour tâches de comprendre les enjeux et de les expliciter de façon accessible… c’est-à-dire de faire acte de pédagogie et de communication.

4. La participation de partenaires. Bien qu’anticipée par l’enseignant, elle gagnera à être perçue comme nécessaire, voire être suggérée par les élèves eux-mêmes. Il n’est d’ailleurs pas rare de découvrir à cette occasion que parmi les connaissances des élèves se trouve un spécialiste qui pourra apporter son concours à l’action de la classe. C’est généralement lors de questionnements, par exemple, sur la connaissance d’un milieu ou sur le moyen de se procurer tel matériel que la nécessité des partenaires deviendra évidente pour les élèves. Les formes de participations sont diverses et évolutives. Ainsi, pour un des projets, le Muséum de Toulouse a organisé des formations sur les végétaux et les insectes à destination d’enseignants et d’agents municipaux (ALAE et espaces verts), tous impliqués. Pour un autre, il a contribué au choix de plantes adaptées pour revégétaliser une cour, et conséquemment, a proposé des fournisseurs et établi le contact entre ceux-ci et l’enseignante.

Par la suite, une fois « lancé », le projet va suivre son cours et n’aboutira pas forcément à ce qui était prévu initialement… d’autant que pour l’édition 2020, un nouveau venu dans la biodiversité fait son entrée sur la scène internationale.

À suivre dans l’épisode 4 à paraître…

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