L’édition 2015 du séminaire de muséologie des acteurs culturels toulousains a porté sur la muséologie participative. Julie Poirier, de Science Animation, livre un retour sur cette journée.
Depuis trois ans maintenant, la Cité de l’Espace, le muséum de Toulouse, les Abattoirs, le musée des Augustins, le musée Saint-Raymond et Science Animation s’associent pour organiser le Séminaire de muséologie, une journée d’échanges et de dialogues entre professionnels du monde de l’exposition.
Après « Produire une exposition : quelle est la recette ? » en 2014, « Hors nos murs : itinérance, circulation, délocalisation » en 2015, les professionnels de la muséologie se sont retrouvés cette année autour des thématiques du « participatif » et du « contributif » dans l’exposition. Les principales questions sous-jacentes à ces thématiques étant les suivantes : comment donner la parole aux publics ? Le visiteur peut-il contribuer à la construction du savoir ? Quels sont les leviers pertinents du participatif ? Ya-t-il des risques ?
La journée a débuté avec l’intervention de Serge Chaumier, professeur de muséologie à l’université d’Artois. Après avoir évoqué les différentes crises qui animent le monde d’aujourd’hui (crises économique et sociale, financière, de crédibilité, identitaire, écologique et culturelle), Serge Chaumier a affirmé qu’il était nécessaire de repenser le modèle et le sens des institutions culturelles.
Dans un monde en mouvement, en changement, les musées doivent réapprendre à prendre en compte les citoyens. C’est pourquoi l’importance du participatif et du contributif ne semble pas être un effet de mode, mais davantage un nouveau paradigme qui s’appuie sur une histoire commune et sur une société en évolution.
Après cette présentation, deux tables rondes se sont articulées autour des thématiques suivantes : « Faire participer des publics lors de la conception de l’exposition » et « Faire contribuer ou participer dans l’exposition ». L’objectif étant de réfléchir à la participation des publics avant, pendant et après une exposition. Il est ainsi apparu que capacité d’écoute, réactivité, adaptabilité, numérique, médiation humaine et surtout du temps devant soi semblent être les éléments-clés pour mener à bien ce type de projets.
Pour finir, Samuel Bausson, chargé des projets numériques et de la participation des publics aux Champs Libres et Co-fondateur de Museomix a conclu les échanges. Il a évoqué l’importance de penser le musée « lego » et transformer les institutions en plateforme où toute personne peut apporter sa brique de créativité et ses envies. Et pour tendre vers cela, les trois points de départ seraient les suivants :
- prendre conscience que l’intelligence est aussi en dehors du musée ;
- avoir un authentique intérêt pour les contributions ;
- savoir s’intégrer dans des communautés existantes et s’inscrire dans une démarche de partage.
Un séminaire de muséologie 2016 qui a donc tenu ses promesses, en permettant aux professionnels de la muséologie de questionner leurs pratiques, leurs expériences et leurs savoir-faire.
Rendez-vous l’année prochaine !