La culture technique comme culture des territoires

Territoires en action
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Ode à la technique © Y. Lichtenberger

À côté de leurs grands hommes et femmes, c’est par leurs produits et leur culture technique et industrielle que se fait et s’entretient la réputation des territoires.

 

Là, s’affirment les particularités. Là, l’originalité prime sur la place dans une hiérarchie. Là, chacun construit sa propre échelle. C’est cette spécificité, la force des projets d’exception, que les programmes d’investissements d’avenir (PIA) ont eu mission de privilégier comme autant d’exemples et d’encouragements pour tous, au risque de créer ou accentuer des disparités.

Il est pourtant intéressant de constater que l’ensemble des projets soutenus, décidés hors de tout souci d’aménagement du territoire, est cependant assez bien réparti, preuve que chaque territoire non seulement avait ses attraits, mais a su les faire valoir auprès des jurys.

La culture technique d’un territoire est, au-delà d’une force productive, une capacité d’identité et de rassemblement.

  • Identité : « je suis moi-même d’un pays du couteau à manche en bois, de l’aluminium et du ski ».
  • Rassemblement car il n’y a pas de produit sans amont : des inventeurs, des techniciens, ouvriers et employés, des machines et bâtiments, des écoles et des entreprises ; ni sans aval : consommateurs, usagers, commerçants et réparateurs.

Autour de chacun se nouent les savoirs et les envies qui font le dynamisme d’une région. Cela est trop peu dit, ou jugé trop évident. Cela est du coup trop peu utilisé comme levier de motivation. Parler culture technique, c’est pourtant parler aux jeunes de ce que le savoir a de plus concret et de plus transformateur, c’est tout autant parler développement économique. C’est ce que l’action du PIA aimerait renforcer dans l’année à venir en y consacrant une part des 40 millions d’euros restants pour l’action CSTI.

Le PIA a aussi depuis le début une autre ambition pour les territoires, celle de renforcer les coopérations entre les acteurs de proximité de la CSTI, souvent en concurrence fratricide dans la recherche de subventions. L’impératif public n’est peut-être pas tant de soutenir la meilleure idée, celle la plus capable d’attirer du monde en s’attristant parfois ensuite que les effets les plus visibles ne soient pas toujours les plus durables, que d’offrir à une population un menu varié.

Partager les publics accueillis, réfléchir ensemble à la façon dont ils s’approprient chaque activité et dont ils s’en servent pour leur avenir, réfléchir aussi à la façon dont certains restent à l’écart des table servies ou n’osent s’en servir, voilà une nouvelle approche alliant prouesses et missions à remplir. De telles démarches sont à l’œuvre dans plusieurs territoires ; le PIA y a contribué et la délégation de compétences aux régions en matière de CSTI les renforcera.

 

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