Dominique Gillot revient sur la remise de la stratégie nationale de la culture scientifique

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Partager la connaissance, inscrire la science et la technologie dans une culture citoyenne, permettre au citoyen de comprendre le monde dans lequel il vit et de se préparer à vivre dans celui de demain, ce sont les objectifs qui ont guidé les travaux du Conseil National de la CSTI pour la préparation de la stratégie nationale.

Le temps scientifique et le temps politique sont différents, la stratégie nationale de CSTI vise à combiner les deux. Depuis le vote de la loi relative à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche en 2013, un cadre collaboratif s’est construit pour atteindre cet objectif : nomination d’un conseil national rénové prenant en compte la gouvernance territorialisée de la CSTI, constitution d’une conférence des acteurs territoriaux, déplacements et échanges lors de forums régionaux. C’est cette élaboration participative qui nous a permis d’aboutir à une stratégie aussi ambitieuse que connectée aux réalités quotidiennes des acteurs de la CSTI, et nous semble-t-il, aux attentes de nos concitoyens.

L’infusion de la culture scientifique est un moyen de renforcer notre culture commune, patrimoniale, historique, sociale et industrielle. La France est un grand pays de chercheurs, de penseurs, d’ingénieurs, avec ses institutions, ses femmes, ses hommes et ses équipes qui ont nourri les progrès d’hier et façonnent continuellement le monde d’aujourd’hui.

Allons dans le sens de l’Histoire, mais gardons en tête que la confiance accordée à la Science par le politique et le citoyen n’est pas acquise, elle doit être objectivée, débattue au quotidien, appropriée à tous les niveaux de notre société : les décisions prises actuellement outre-Atlantique nous le rappellent chaque jour !
Le plus grand défi n’est pas celui de l’accès à la connaissance – qui peut paraître aisé, facilité -, c’est celui de la médiation culturelle, de la critique scientifique, de l’arbitrage sociétal, du lien de la science et de la société…

Les principes qui ont guidé la construction de la stratégie nationale, les thématiques transversales et les orientations stratégiques arrêtées par le conseil national, me semble être à la fois respectueux des rôles et compétences de chaque acteur de la CSTI, mais surtout à la hauteur des enjeux d’avenir pour notre pays. Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, ne s’y est pas trompé en pesant pour que les actions de CSTI puissent être éligibles au Programme d’Investissement d’Avenir !

Comment envisager une appropriation de la SNCSTI par l’ensemble des décideurs ?

Il était important que la méthode choisie pour la construction de la SNCSTI facilite l’appropriation de la stratégie par tous les décideurs, en impliquant dès sa genèse les services des administrations centrales et déconcentrées, et les acteurs présents sur les territoires. D’ailleurs, la grande majorité des acteurs n’ont pas attendu le rendu de la SNCSTI pour développer leurs projets territoriaux, qui s’inscrivent dans les orientations que nous avons retenues et présentées aux Ministres Thierry Mandon et Audrey Azoulay le 9 mars dernier.

Pour aller plus loin, il faut maintenant faire vivre la SNCSTI, assumer son portage politique, l’enrichir d’évènements locaux. La SNCSTI est aujourd’hui fortement portée par Thierry Mandon, qui a voulu son intégration au livre blanc de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, cap à suivre pour les 10 ans à venir. Après l’élection présidentielle et le renouvellement parlementaire, l’avenir de la SNCSTI comme celui des autres stratégies interrogera les nouveaux responsables. Pour ma part, je continuerais dans mon action de parlementaire et de Présidente du Conseil National de la CSTI à défendre notre stratégie que je considère essentielle pour la bonne marche de la société du XXIe siècle. Je suis convaincue que les autres membres du conseil auront à cœur de faire de même dans leurs fonctions respectives !

Il reste des territoires où les décideurs sont réfractaires à l’adoption d’une feuille de route ambitieuse, dotée de moyens suffisants, pour la culture scientifique. Les membres du conseil national et moi-même pouvons insister sur les enjeux de la culture scientifique pour notre société, mais je suis convaincue que c’est la mobilisation des acteurs de terrain qui sera la plus efficace pour infléchir une politique territoriale, ou la créer quand elle est n’existe pas encore.

 

Comment voyez-vous la suite du travail du Conseil National CSTI ?

Le Conseil National de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle vient de rendre la stratégie nationale, qui était sa première mission – avec l’animation du réseau -, son défi d’efficacité. Maintenant que c’est fait, il nous reste deux enjeux importants à poursuivre :

  • Le premier, c’est construire les outils et indicateurs pertinents afin d’évaluer au mieux la mise en œuvre de la stratégie nationale. Cela comprend à la fois l’analyse des actions menées par les acteurs, dans les territoires et leurs établissements, mais également une appréciation de l’accomplissement, de l’atteinte des objectifs que nous avons collectivement inscrits dans la stratégie nationale. Les effets du transfert de compétences de l’animation aux régions commence à prendre forme, avec des plans régionaux adoptés ou en cours d’adoption dans l’ensemble des territoires. Si le conseil national n’est pas prescripteur, il pourra réaliser un état des lieux national des actions menées.
  • L’autre aspect, c’est le portage politique de la stratégie nationale pour qu’elle s’infuse dans les réflexions et les pratiques des acteurs du domaine. Je souhaite que la conférence des acteurs territoriaux, réunie deux fois en un peu plus d’un an, monte en puissance pour devenir un espace de partage de bonnes pratiques, de mutualisation de compétences des acteurs, d’essaimage de projets innovants ayant fait la démonstration de leur impact positif, et d’échange de projets-actions pour que l’ensemble du territoire national en bénéficie.

La stratégie nationale s’est fixée un objectif ambitieux : toucher l’ensemble de la population française. Nous n’approcherons de cet objectif que si nous parvenons à développer de nouvelles synergies avec les acteurs au contact des personnes plus éloignées de la culture scientifique, pour la rendre fréquentable, la faire entrer dans leur quotidien. Il est également important d’avoir la même considération pour l’ensemble du territoire national, que ce soit les quartiers de nos villes, ceux de la ruralité, dans les régions, les départements et territoires d’outre-mer aussi.

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