Sciences ACO dans la « vallée des accélérateurs »

Territoires en action
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Salle de contrôle du pionnier des collisionneurs de particules © Claude Menneglier

Localisée à Bures-sur-Yvette, dans le campus d’Orsay de l’Université Paris Sud, Sciences ACO devient un lieu de confluence entre la recherche, l’innovation, la technologie et la vie de la cité.

 

En 2001, après plusieurs années de travail de restauration, l’association Sciences ACO parvient à faire inscrire le pionnier des collisionneurs de particules à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Elle fait ainsi le pari de partager sur le long terme un lieu et une aventure scientifique et humaine. Le site est vétuste, « dans son jus » disent les artistes qui le fréquentent et sont attentifs à des transformations qui en respectent l’authenticité. Le projet élaboré en ce sens en 2011 par les membres de l’association et leurs partenaires s’intitule « la vallée des accélérateurs ». Il ambitionne de placer dans une perspective historique l’activité scientifique et technique des laboratoires de Paris-Saclay.

 

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Salle de controle du pionnier des collisionneurs de particules © Claude Menneglier

 

Moment d’histoire

1954, alors que le parlement discute la participation française à la création du CERN, Frédéric et Irène Joliot veulent équiper la France de centres universitaires capables de s’engager dans l’aventure. De 1958 à 2003, le Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire (LAL, CNRS/IN2P3 et Université Paris Sud) – rejoint à partir de 1973 par le Laboratoire pour l’Utilisation du Rayonnement Électromagnétique (LURE) – exploite une vaste zone expérimentale sur le campus d’Orsay. Alimentées par un accélérateur linéaire d’électrons de plusieurs centaines de mètres de long, plusieurs générations d’installations de pointe, parfois uniques au monde, ont permis d’acquérir et de partager une quantité invraisemblable de connaissances. LE LHC au CERN à Genève et le synchrotron SOLEIL sur le plateau Saclay en sont les héritiers directs.

 

Découverte par l’objet, processus de recherche et témoignages.

A la fois musée, espace des sciences et de co-working, Sciences ACO reçoit le public, enrichit ses collections et ouvre ses portes à tous ceux que la lumière et la matière inspirent.

Concrètement, depuis 2 ans le soutien des collectivités partenaires (conseil général de l’Essonne et région Ile-de- France) au projet, l’implication de laboratoires partenaires (le LAL et le synchrotron SOLEIL notamment) et de l’université ont par exemple permis de poursuivre la préservation et la remise en état de matériels historiques susceptibles de faciliter la compréhension du monde actuel aux jeunes générations. Le modèle économique est fragile mais les résultats sont encourageants : un public fidèle et enthousiaste, des laboratoires qui s’engagent dans du partenariat et du mécénat de compétences, des institutions qui soutiennent et reconnaissent la démarche.

En septembre dernier, le complexe historique LAL–LURE a ainsi reçu le label de « Site historique » de la Société Européenne de Physique et un nouvel espace a été inauguré : la salle de contrôle de l’ancien accélérateur linéaire, un ensemble muséographique reconstitué avec les équipements d’époque sauvegardés. Cette salle, véritable décor de film, raconte les trajectoires de recherche et d’innovation de certaines techniques, notamment en électronique et en télédétection, qui ont conduit aux équipements de pointe que l’on retrouve maintenant au CERN, dans l’industrie et dans notre quotidien.

 

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