Les acteurs des CSTI s’engagent pour les soignants et d’autres secteurs professionnels exposés

Amcsti
Eléments des visières produitent au FabLab L'Etabli - Soustons

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Depuis le début de la crise, les structures du réseau de l’Amcsti ont dû fermer leur porte. Chez ces structures dont le coeur de métier est la médiation aux sciences, cette absence d’échange a fait naître des initiatives confinées tout aussi nombreuses que variées. Il s’agissait de conserver le lien avec les publics, les visiteurs, mais aussi de partager des connaissances scientifiques en particulier sur la crise sanitaire que nous traversons.

Une partie des établissements ont depuis longtemps fait le choix de développer une nouvelle approche du partage des connaissances, par le faire, en développant entre autre des FabLabs. Très rapidement ces lieux ont lancé de nouvelles initiatives venant apporter leur soutien aux personnels soignants de première ligne. Ainsi le manque apparent de masques de protection les a conduit notamment à fabriquer des visières de protection.

C’est ainsi qu’en Normandie est apparue, sous l’impulsion du Dôme à Caen et avec le soutien de la région Normandie, une dynamique collective sous le nom inspirant d’Usine Partagée. L’un des objectifs est de réaliser des équipements de protection sanitaire open source en mettant en réseau les structures normandes disposant d’outils de prototypage rapide (découpeuses lasers, imprimantes 3D) : FabLabs, laboratoires publics, PME. Aujourd’hui ce sont 16 structures qui sont engagées sur 3 pôles de production avec pour but initial de produire 5000 visières. L’usine lancée début avril a déjà recueilli plus de 7000 commandes. 40 % sont déjà livrées.

En Nouvelle-Aquitaine, le FabLab de Cap Sciences s’est lancé dans une démarche similaire. Il a été prototypé, testé et mis en production des visières entièrement faites à la découpe laser. Ces visières ont dans un premier temps été testées par un pool d’infirmiers et d’infirmières ainsi que d’hôtes et hôtesses de caisse avant d’être améliorées et soumises au CHU de Bordeaux qui les a homologuées. À ce jour, 1100 visières ont été distribuées aux personnels soignants exposés. La capacité de production est supérieure à 300 visières par jour. Les équipes sont organisées en 2x8h de façon à optimiser le temps machine.
Cette capacité est par ailleurs en augmentation, des nouveaux partenaires tels que Dassault ou le FabLab de Lacq Odyssée à Mourenx s’étant joint à Cap Sciences pour produire ce modèle de visière.Des structures plus modestes participent elles aussi à cet élan de solidarité. C’est le cas par exemple de l’Etabli, FabLab installé à Soustons qui produit des visières et des adaptateurs pour respirateur afin de répondre aux besoins du département des Landes.

En Hauts-de-France c’est à Amiens que la Machinerie et sa communauté contribuent à cette dynamique collective. 400 visières ont pour l’heure été fabriquées et réparties auprès de 15 structures employant des personnels soignants à hauteur de 95%. Le CHU d’Amiens vient de passer commandes, ce qui va probablement conduire à la production de 1500 à 2000 équipements de protection.

En Isère, le FabLab de la Casemate à Grenoble s’est également engagé dans la production de visières en rejoignant le RAFU (Réseau des Ateliers de Fabrication Universitaire de Grenoble) qui regroupe un ensemble d’acteurs locaux possédant des moyens de fabrication de type FabLab. Le collectif a décidé de produire et distribuer gratuitement des visières de protection. Pour alimenter en volume le bassin grenoblois, un support de visière a été développé, permettant d’aller 3 à 4 fois plus vite en temps de fabrication. Plus de 700 exemplaires ont déjà été livrés, notamment au CHU.

Cet engagement des structures de culture scientifique se retrouve également en Ile-de-France au sein de l’Espace des Sciences Plascilab implanté à Ris-Orangis où Olivier Dalechamps, salariés de l’association Planète Sciences, a mis en place avec la contribution de six bénévoles, un dispositif de fabrication et de distribution de visières de protection. Depuis le 16 mars ce sont plus de 300 visières qui ont déjà été produites et distribuées.

Ces exemples non exhaustifs sont le reflet de la capacité d’adaptabilité et de réactivité des acteurs des CSTI, qui en plus de développer des espaces de partage de connaissance, des lieux de confiance, sont également aptes à répondre à l’urgence d’une telle situation. Cette crise sanitaire et l’implication des structures de CSTI qu’elle engendre montrent à quel point ces dernières sont un pont vers la société.

Leur engagement en faveur du partage et de l’accessibilité de la connaissance et de l’information scientifique au travers du travail de médiation en est un autre exemple significatif. 100 nouvelles actions (mise à disposition gratuite de ressources documentaires, diffusion de podcasts, conférences scientifiques en direct, expériences à faire à la maison, etc) ont été répertoriées depuis de début de la pandémie. La diversité des contenus et des dispositifs mis en place dans cette période afin que les citoyens puissent accéder à des informations fiables et se forger leur avis est riche et foisonnante.

En donnant à nos lieux cette dimension d’engagement au service du bien commun, en développant et s’insérant dans ce réseau de solidarité visant à soutenir celles et ceux qui sont en première ligne pour nous soigner, les acteurs de culture scientifique, technique et industrielle démontrent une nouvelle fois de leur engagement.


 

Depuis la publication de ce document, d’autres acteurs des CSTI se sont également engagés dans une démarche de solidarité :

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