Roadtrip des sciences en zones rurales

Du partage des sciences à l'engagement citoyen - 40 ans de politiques de CSTI
Photo des installations de l’EST’ival des Sciences (Toul, 2021) © Anne Vicente

L’importance d’aller à la rencontre de nouveaux publics, notamment en zones rurales, n’est plus à démontrer. Il s’agit de faire découvrir la culture scientifique, de diminuer les difficultés d’accès aux savoirs des publics éloignés des grands centres universitaires, d’initier des échanges entre scientifiques et citoyens, d’éveiller leur curiosité et de leur donner envie de « consommer » de la CSTI pour finir par les rediriger vers l’offre existante.

L’EST’ival des Sciences consiste en une série d’événements itinérants équitablement répartis sur tout le Grand Est. Pour cela, une camionnette transportant tout le matériel nécessaire pour intervenir dans n’importe quel lieu, sillonne la région au début de l’été et plante ses tonnelles dans des champs, sur des parkings et des places de villages afin de proposer des rencontres entre scientifiques et citoyens. Chaque étape est construite avec des scientifiques locaux, à raison d’une thématique par escale. 

La première édition nous a donné l’occasion de tester un format interactif grâce à un dispositif de vote en réalité augmentée. Nous avons utilisé le logiciel VoTAR développé par l’Université Technologique de Compiègne. Il s’agit d’un logiciel libre, gratuit, facile d’utilisation et ne nécessitant aucune connexion Internet. Cette technologie « low tech » s’inscrit dans une démarche de développement durable et semble tout aussi efficace, plus ludique et plus écologique que l’utilisation de boîtiers électroniques dans le cas d’événements de culture scientifique.  L’outil de vote en réalité augmentée nous a également permis de réaliser une évaluation en temps réel des publics à la fin des interventions.

Un des chiffres clés de la première édition : 64% des participants des petites communes n’avaient encore jamais assisté à un événement de culture scientifique, soit plus du double de ce qui a été constaté pour les grandes villes (*données récoltées sur 178 répondants lors l’EST’ival des Sciences 2021).

Faut-il repenser nos méthodes de communication pour atteindre les publics éloignés ? Doit-on mettre l’accent sur l’aspect loisirs plus que sur la thématique scientifique abordée ? Comment peut-on évaluer l’impact de telles actions de CSTI sur ces publics ? Comment convaincre les mairies de l’intérêt d’accueillir de telles interventions ? Comment pouvons-nous aller vers ces nouveaux publics à plus large échelle ? Quels types de publics touchons-nous avec un format type EST’ival des Sciences ? Quels sont les différences entre les publics accueillis dans les grandes villes
et les petites communes ?

Partageons nos retours d’expérience sur les formats, les contraintes et l’impact de nos événements en zones rurales. 

Anne Vicente, Consultante en Médiation des Sciences et de l’Innovation et Thiébaud Wagner, directeur, Communicasciences

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